La Grèce, d’île en île
Escapade en Grèce, d’Athènes à la Crète, en passant par Mykonos, Naxos et Santorin. Des sauts d’île en île, dans le sillage des ferrys et des bus locaux.
ATHENES
Il paraît que la Grèce est sortie de la crise. Mais dans la capitale, rien de cette bonne nouvelle ne transparaît indiscutablement… Les gens travaillent d’arrache-pied : les petites boutiques sont déjà ouvertes à 6h du matin, et le restent jusqu’à 23h, parfois minuit. Une effervescence bruisse dans les rues, entre hyperactivité des petits boulots pour gagner trois sous et un certain désœuvrement, des marchés aux fruits et légumes nocturnes parsèment les trottoirs des quartiers résidentiels… En journée, une fois sorti de l’hypercentre touristique, une torpeur gagne les rues. Stores baissés, volets fermés. Le soleil frappe les murs blancs d’immeubles disparates de la vie tentaculaire. Elle grimpe sur les collines environnantes et s’écoulent jusqu’à la mer.
NAXOS
Naxos est la plus grande île des Cyclades. Elle est aussi la plus verdoyante, la plus cultivée. Réputée pour ses plages, elle offre surtout une diversité des paysages qui la composent entre le bord de mer et ses sommets, en passant par ses villages typiques. Sur l’île, certains habitants vous diront qu’ils sont les plus indépendants des Cyclades car Naxos est plus humide et qu’ici poussent légumes et fruits sans trop de difficultés. Des côtes comme des hauteurs (notamment à Drymalia où se dresse un moulin pourvu de voiles) on aperçoit Paros. Dans les terres reposent des kouros millénaires, des statues dégrossies dans le marbre et abandonnées dans la nature pour un pied cassé, un bras arraché durant son transport. Des géants endormis à jamais. C’est à Naxos qu’à débuté l’extraction de marbre. Les carrières, toujours en activité, sont visibles de loin : deux collines se faisant face accusent des coupes rectangulaires, d’une blancheur immaculée. Et sur la route qui serpente au pied des carrières trottinent en liberté chèvres et brebis. Sur le port de Naxos, sèchent des poulpes sur des bâtons reposant sur deux chaises face à la porte d’Apollon, cadre recherché pour y enfermer le soleil couchant. L’ancienne ville de Naxos est également à découvrir de place en impasse, d’escaliers en églises. Il y fait frais, et on se perd avec bonheur.
MYKONOS
Sans doute une des îles les plus arides des Cyclades… tout n’est que cailloux et végétations desséchées par le soleil. Dans la ville de Mykonos, les habitants se calfeutrent chez eux, laissent ici une fenêtre ouverte permettant d’entendre un feuilleton télévisée, ici une conversation téléphonique ou des jeux d’enfants. En ce mois de septembre les clubers effrénés ne sont plus légion dans la ville et les derniers dorment sans doute quand nous débarquons. Les commerces eux sont ouverts. Comme toujours dans les lieux touristiques il faut sortir des ruelles à touristes pour percevoir l’ambiance des lieux. Des moulins aussi se dressent sur les hauteurs de la ville blanche et bleu, tachetés de bougainvilliers, et dont le sol des ruelles est lui aussi peint en blanc. La ville est petite, et on repasse parfois aux mêmes endroits, au pied des moulins de l’île, du côté de Aléfkandra (ou Little Venise) ou de l’église Panagia Paraportiani construite en 1425 et le XVIIe siècle. De nombreuses églises ponctuent la ville. Sur les murs des églises orthodoxes, des avis de décès. Des visages imprimés et scotchés sur les murs, que les touristes emportent avec eux, comme pour les faire vivre encore un peu dans des souvenirs disparates.
SANTORIN
Santorin, l’île volcanique mythique au coucher de soleil le plus photographié au monde, aux coupoles des églises bleu azur se découpant sur le bleu outremer de la mer Egée. Les images sont connues, et pourtant, il faut arpenter la caldeira pour en mesurer la beauté et l’incongruité. Des villes (Thira ou Fira et Oia) flirtent avec le vide en de surprenants empilages. Santorin est une toute petite île. Elle se découvre rapidement par ses routes sinueuses parfois creusées à flanc de falaises, serpentant entre habitations cycladiques et des champs de vignes. Des vignes tressées en couronne et déposées à même le sol on fabrique le « vinsanto ». Un vin né du séchage, au soleil, sur les toits des maisons ou sur de la paille, des grappes de raisin. De Pyrgos il est possible d’accéder au mont Profitis Ilias (956 mètres d’altitude) et à son monastère. Plus que le monastère, la vue sur l’ensemble de l’île vaut le détour. Tout comme un passage dans les ruelles de Pyrgos. A Oia (au nord-ouest de l’île), il faut prendre le temps de se faufiler dans les petites rues, d’emprunter les escaliers. Suivre l’artère principale prive du spectacle principal : l’enchevêtrement énigmatique des maisons. A l’extrémité de la cité deux moulins surplombent la mer. Du côté de Thira, les pentes de la caldeira semblent plus abruptes et la ville plus étendue. Au nord, assez éloigné de l’hypercentre marchand apparait enfin l’église Agios Mins, symbole de Thira.
LA CRETE
La Crète est immense. Et il faut sans doute une bonne quinzaine de jours en faire, au pas de charge, le tour. La cote nord, touristique n’offre pas autour d’Héraklion de vue imprenable. La ville en elle-même, en dehors de quelques bâtiments d’influence vénitienne, n’enchante guère. Quant au palais de Knossos, il déconcerte car il est difficile de savoir ce qui relève de la reconstruction lors de sa découverte au XIXe siècle et ce qui est authentique.
Direction la côte ouest de l’île. Verdoyante, avec des cultures d’oliviers grimpant parfois quasiment jusqu’au sommet des collines, elle offre bien des ressources. Réthymnon s’arpente avec plaisir. Et la presqu’île de Balos envoûte. Des eaux d’un bleu turquoise révèlent une fois le sentier abrupt parcouru des bords de plage rose. De minuscules grains de sable rose (comme à Elafonissi, au sud ouest de l’île) sont à l’origine de cette vision enchanteresse. On pourrait rester des jours à observer ce paysage.
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